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Les Parapluies de Cherbourg, Jacques Demy : « Les personnages y sont enfermés, comme dans une boule à neige, que secoue le cinéaste dans un plan final magistral qui m'a fait pleurer toute les larmes de mon corps pendant 10 minutes. »

[mini-analyse sans prétention, attention spoilers !] De Jacques Demy j'avais déjà vu Peau d'âne et Les Demoiselles de Rochefort. Il fallait donc voir Les Parapluies de Cherbourg, ce fameux film "en-chanté" selon la formule d'Agnès Varda. En avais-je pris toute la mesure, je ne m'en souviens plus mais les premières minutes du film m'ont perturbé en tout cas. À l'époque, je n'avais pas vu grand chose et je construisais ma cinéphilie, comme ça. Mais bon, le film se déroule et on est touché par la grâce (ou pas... auquel cas il faut le revoir en espérant qu'elle frappe !). Le caractère en-chanté du film décuple les sentiments des personnages et exacerbe les ressentis. Je ne suis pas musicologue mais on voit bien que les différentes "couleurs" de la musique de Michel Legrand font écho aux états d'âme. Le film est un chef-d'oeuvre. Il prend la forme d'un conte, découpé en trois actes. Les personnages y sont enfermés, comme dans une boule à neige, que secoue le cinéaste dans un plan final magistral qui m'a fait pleurer toute les larmes de mon corps pendant 10 minutes. Une histoire d'amour impossible sur fond de guerre d'Algérie, mais une histoire d'amour avant tout, ce qui renforce le message du cinéaste car on s'attache à ces personnages emplis de plein de choses et avocats de rien sinon d'eux-mêmes. Toute la violence de la vie contenue dans un travelling arrière... Ce film c'est eux mais c'est aussi nous et nos amours impossibles ou non concrétisées. Ce film est un crachin froid qui colle aux vêtements. Mais pas la peine de sortir le parapluie, il faut y aller tout entier et se laisser happer. J'ai revu ce film sur grand écran il y a deux ans et il a fait rire dans la salle. Mais il a fait pleuré aussi et heureusement. Moi il me fait chanter...

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